Good « Nino » Vibrations

Good « Nino » Vibrations

Claude et François vous raconteront la face cachée de l’oeuvre de Nino Ferrer, dimanche 2 avril à 21h et mardi 4 avril à minuit dans Good Vibrations sur Radio Collège 95.9 et radiocollege.fr

 

C’est au milieu d’un champ de blé à quelques kilomètres de chez lui dans le sud ouest de la France, que le chanteur Nino Ferrer a choisi de se donner la mort jeudi 13 août 1998, deux jours avant son 64ème anniversaire. Retiré du spectacle dès les années 70, il avait ponctué une carrière en dents de scie de tubes majeurs du répertoire français.

Né d’un père italien et d’une mère française, Nino Ferrer a vu le jour le 15 août 1934 à Gênes (Italie) sous le nom d’Agostino Ferrari. Signe du destin, il passe les premières années de sa vie en Nouvelle Calédonie. La famille s’installe en France en 1947 et inscrit Nino dans les plus grands lycées parisiens. Après un diplôme d’ethnologie et d’archéologie à l’Université de la Sorbonne, le jeune homme se tourne vers sa passion, la musique.

Dès 55, il démarre un parcours de guitariste jazz dans les clubs parisiens. Les débuts sont difficiles. Ses premiers textes, entre blues et gospel, sont refusés et Nino gagne sa vie en accompagnant des artistes plus en vogue à l’époque, dont la chanteuse de jazz Nancy Holloway.

Sa carrière décolle subitement en 1965 avec les titres « Mirza » ou « Les Cornichons ». La France s’emballe pour ce chanteur qui cultive la dérision et un certain iconoclasme. Il aligne dès lors tube sur tube : « Oh! Hé ! Hein ! Bon ! », « Alexandre », « le Téléfon ». Sa vie prend un train d’enfer entre les galas et les émissions télévisées. Très vite, Nino se lasse de ce milieu et d’une notoriété étouffante. D’un caractère entier, ses relations avec le show-biz s’enveniment.

Premier exil en Italie à la fin des années 60. Nino y signe un titre différent, plus personnel, « Je voudrais être noir ». Puis, c’est dans le Quercy qu’il pose ses valises au début des années 70. S’il ne se montre plus guère, il signe des titres qui marquent le public. En 1972, c’est « La Maison près de la fontaine ». Puis le jackpot survient en 75 avec « Le Sud », chef-d’œuvre de son répertoire.

Le Rochelais Bertrand Leux a eu le privilège d’être son accompagnateur à cette période, il témoignera durant l’émission.

En dépit de ces derniers succès, il reste terré dans sa bastide du XVème siècle avec son épouse Jacqueline, dite Kinou, qu’il épouse en 78. Dans les années 80, après une ultime tournée en compagnie de Jacques Higelin, ce tendre râleur ne fait plus guère parler de lui. Il peint beaucoup, apparaît dans une comédie musicale à tendance mystique en 84 (« L’Arche de Noé ») et élève ses deux fils, Pierre et Arthur.

On le retrouve en 95 pour un ultime album au titre évocateur « La désabusion » (jeu de mots sur les mots ‘désillusion’ et ‘désabuser’). Il refait un peu de scène entre autres au festival des Francofolies de la Rochelle. Mais il retourne très vite sur ses terres du Quercy pour s’occuper de sa mère, Mounette. C’est après le décès de cette dernière en juillet dernier, que Nino Ferrer semble s’être définitivement retranché du monde extérieur pour le quitter violemment et à tout jamais le jeudi 13 août 98.

 


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